À force de faire autre chose, j’en viendrais à oublier l’essentiel. Donc : mon livre De plain-pied dans le monde. Écriture et réalisme dans la géographie française au XXe siècle est sorti à l’Harmattan. Occasion de constater à quel point une date de parution est quelque chose d’obscur : j’en ai été averti le 20 février et l’éditeur l’annonce parmi les nouveautés de mars. Mais si j’en crois Amazon, la date officielle serait plutôt le 13 février ! Pour ce blog — toujours aussi négligé par les temps qui courent — ce sera donc le 21 mars… Il est disponible sur divers sites de vente en ligne, dont Chapitre.com, alapage, la Fnac, etc.
Texte de la quatrième de couverture, réalisé avec le concours de Denise Pumain, Marie-Pierre Sol, Marc Joly et Marie-Claire Robic :
Les géographes, dans leur pratique savante, sont généralement connus pour s’être interrogés d'abord sur les relations homme-milieu, ou sur la singularité d’une région ou d’un paysage, puis d’avoir placé l’organisation spatiale ou les territoires au coeur de leur discipline.
C’est une autre clé de lecture qui est proposée ici : il s’agit de relire l’évolution de la géographie française, en insistant sur le souci longtemps dominant d’être "fidèle aux réalités", et sur sa remise en cause récente. L’examen d’un vaste corpus de textes, allant de 1900 aux années 1980, met en évidence l’importance du réalisme comme fondement épistémologique de la géographie. Ce souci du réel, indiscuté jusqu’à la fin des années 1960, a été battu en brèche dans les années 1970. Un épisode important de l’histoire de la géographie française est ainsi réinterprété comme une révolution scientifique (au sens de Thomas Kuhn), la "Nouvelle géographie" ayant mis en question le paradigme "classique" défendu par l’École française, selon une critique constructiviste formulée collectivement.
Fondé sur des analyses multiples (littéraires, épistémologiques, socio-linguistiques, historiographiques), De plain-pied sur le monde se veut tout à la fois une contribution particulière à l’histoire de la géographie française et une réflexion plus globale sur le statut de la langue dans les mutations des sciences.
Pour le reste, c'est au lecteur de se faire une idée.