Renée Rochefort (1924-2012)
Femme et géographe des questions sociales
(reproduction du power point projeté le 30/09/2016 à Saint-Dié)
Éléments biographiques
1924 Naissance à Lyon
1949 Agrégée d’histoire-géographie
1959-1961 Détachée au CNRS
1961 Soutient sa thèse d’État
1961-1963 Remplace M. Rochefort à Strasbourg
1963- Maître de conférences à Lyon
1967 Est présente à Plozévet
1972 Fonde le CREGS
1982 Colloque de géographie sociale (Lyon)
Le Travail en Sicile (1961)
Dirigé (de loin) par Maurice Le Lannou, ce travail de thèse innove par son contenu, ses procédures d’enquête, sa perspective.
Fernand Braudel, membre du jury, apporte une caution de poids à un travail qui suscite la perplexité (« ce n’est pas de la géographie » !)
Repères bibliographiques (non exhaustifs)
1958 « Un dossier sur le temps présent : les bas-fonds de Palerme, d'après l'enquête de Danilo Dolci » [note critique], Annales É.S.C., 13-2, pp. 349-358.
1959 « Misère paysanne et troubles sociaux. Un pays du Latifondo sicilien : Corleone », Annales. É.S.C., 1959, Volume 14, Numéro 3, pp. 441-460.
1961 Le Travail en Sicile. Étude de géographie sociale, Paris, PUF, 1961.
Les bouches de Kotor. Étude de géographie régionale, essai sur les espaces d’une région, Lyon, Université de Lyon, Faculté des Lettres.
1963 « Géographie sociale et sciences humaines », Bulletin de l'Association de géographes français, 1963, XL, n° 314, pp. 18-32.
« Sardes et Siciliens dans les grands ensembles des Charbonnages de Lorraine », Annales de Géographie, 1963, LXXII, n° 391, pp. 272-302.
1970 « Grands ensembles et mutations des banlieues lyonnaises », Revue de géographie de Lyon, 1970, XLV, n° 2, pp. 201-214.
1972 « Géographie sociale et environnement », dans La pensée géographique française. Mélanges offerts au Professeur A. Meynier, Saint-Brieuc, Presses universitaires de Bretagne, 1972, p. 395-405.
1977 « Les enfants et adolescents dans l'agglomération lyonnaise en 1976 : disparités et ségrégations », Revue de géographie de Lyon, 1977, LII, n° 4, pp. 319-337.
1983 « Réflexions liminaires sur la géographie sociale », dans Noin, D., dir., Géographie sociale, actes du colloque de Lyon, 14-16 octobre 1982, dactylographié, 1983, p. 11-14.
1984 « Pourquoi la géographie sociale ? », dans Coll., De la géographie urbaine à la géographie sociale. Sens et non-sens de l’espace, Paris, 1984, p. 13-17.
1984 « Les classes sociales, l'État et les cultures en géographie sociale », Revue de géographie de Lyon, 1984, LIX, p. 157-172.
Le « renversement de l’ordre des facteurs »
« À mon avis — et c'est ici la seconde considération annoncée — la géographie sociale commence avec un renversement de l'ordre des facteurs, un renversement d'intérêt, pour ne pas dire de direction de pensée, lorsque le géographe décide d'accorder plus d'importance au groupe humain qu'à l'espace ou plus exactement décide d'accorder de l'importance, au groupe humain d'abord, à l'espace ensuite, étant entendu que ce groupe humain baigne dans l'hétérogénéité de l'espace. La géographie sociale commence ainsi lorsque la trame humaine devient la chaîne et réciproquement, la chaîne spatiale, la trame.»
Renée Rochefort, « Géographie sociale et sciences humaines », Bulletin de l'Association de géographes français, 1963, XL, n° 314, p. 20 (18-32).
Faire « école » ?
1/ Autour du Centre de recherches sur les environnements géographiques et sociaux (CREGS) : des élèves ?
André Vant (né en 1941)
Imagerie et urbanisation : recherches sur l'exemple stéphanois (1981)
Marc Bonneville (né en 1944)
Croissance urbaine et changement social : le cas de Villeurbanne dans l'agglomération lyonnaise (1981)
2/ Des quasi-contemporains ?
Robert Hérin (né en 1934)
- il reformule le « renversement des facteurs » et lui donne une caisse de résonance à partir des années 80
Armand Frémont (né en 1933)
- ses recherches sur l’espace vécu sont fortement congruentes avec les pistes amorcées par R. Rochefort